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SAVOIR AIMERou comment un chanteur rebel devient un père modèle interprète de l'année
« J’ai besoin d’être amoureux pour faire des choses bien. Seul, je ne fou rien, je fume des pétards et basta ! J’ai besoin d’une locomotive… »
Désormais, Pagny et sa petite famille ont jeté l’ancre au milieu de la Patagonie dans le sud de l’Argentine, le pays d’origine de la gracieuse Azucena. Dans une petite maison qu’il a repeinte en bleu, plantée là en plein milieu de la pampa, au pied de la cordillère des Andes, il mène une vie de paysan un peu sauvageon…. - Quand tu as passé dix années de ta vie à fréquenter les boîtes et tous les endroits branchés de la nuit, tu éprouves une overdose, dit-il. Tu rencontres toujours les mêmes gens. Le fait de se retrouver dans un environnement plus casanier et familial avec sa « moitié » nourrit et fait voir les choses autrement. Si j’avais continué à traîner, je serais devenu « underground » à quarante ans. Je réalise que je vieillis, plus je retrouve mes racines. A la base, je suis plutôt paysan. Je reconnais que je me suis quand même éclaté dans ce milieu de la nuit et que je prends du plaisir à y retourner occasionnellement.
- Inca, mon fils, c’est une bombe. Il est le mélange explosif d’un fils de paysan bien français et d’une indienne. Je suis fier de ce curieux métissage.Le confort est ici rudimentaire, mais Florent s’y est vite adapté. Le téléphone cellulaire ne fonctionne que de manière aléatoire, si bien qu’il peut rester injoignable pendant plusieurs semaines. Au grand désespoir de sa famille comme de sa maison de disque ! Il faut puiser l’eau au fond de la terre, ce qui l’oblige à économiser, quitte à prendre qu’une seule douche par jour. Quand à l’électricité, elle vient à peine de faire son apparition dans le coin. Alors la télévision, vous n’y pensez pas ! Pourtant, Florent ne s’est jamais senti aussi libre et heureux. L’école la plus proche est à dix kilomètres et ses voisins célèbres (de Sylvester Stallone à Ted Turner), venus chercher ici l’anonymat et un semblant de spiritualité, habitent à deux ou trois kilomètres vers le nord…
En faite, le temps semble prendre ici une dimension différente, en raison des distances, et cela lui convient très bien. Il peut enfin prendre le temps de vivre et d’aimer sa moitié, rencontrée il y a tout juste quatre ans, par l’intermédiaire s’une amie styliste.
Désormais apaisé de ses démons et parfaitement épanoui, il ne consent plus à quitter ce paradis terrestre que pour des raisons professionnelles. Ce qui signifie quand même assez régulièrement, compte tenu de la demande de plus en plus pressante.Il est sélectionné aux douzièmes victoires de la musique dans la catégorie du meilleur interprète, dans laquelle concours également Charles Aznavour et Pascal Obispo qui aura lieu le 10 février 1997 au palais des Congrès de Paris. Son look a de nouveau évolué puisque ses cheveux sont désormais blonds et qu’il porte le bouc façon Monte-Cristo. La victoire revient à Aznavour. Nullement déçu, Florent profite de ce passage à Paris pour marquer les pistes de son prochain album, très attendu après le succès de " Bienvenue chez moi " , qui entre temps a dépassé le cap du million et demi d’exemplaires vendus.
Lors de la treizième cérémonie des Victoires de la musique qui se déroule le 20 février 1998, dans un Olympia flambant neuf, Florent reçoit le prix du meilleur clip « Savoir Aimer ». Il aura l’occasion de remonter sur la scène pour se voir remettre (enfin !) la Victoire du meilleur interprète à la fin de la soirée. Il dédie sa victoire à sa maman, qui a toujours tellement cru en lui :
- Ca y est maman, on l’a ! lui adresse-t-il par caméra interposée, l’œil vif et plein de malice devant un Michel Drucker quelque peu dérouté puis il remercie sa moitié en évoquant l’enfant puis la sérénité et la volonté qu’elle a fait renaître dans sa vie « Ca n’arrête pas de tomber et que du bon. »La cérémonie des Victoires est rapidement suivie d’une tournée de deux mois qui passe par une étape devenue presque sentimentale : le Cirque d’Hiver à Paris du 19 au 29 mars 1988.
La disparition brutale de Barbara le 24 novembre 1997, le conduit à interpréter sobrement L’aigle noir, un vibrant hommage à la dame en noir. Carla Bruni et Vanessa Paradis, venues lui rendre visite le soir de la dernière, en ressortent très émues. Il se voit remettre un disque de diamant pour un million d’exemplaires vendus de son dernier album. Il s’en écoulera rapidement trois cent mille de mieux.En ce qui concerne son concert à Bercy le 5 octobre fait salle comble. Un album live y est enregistré. C’est son premier Live !
A Bercy, comme partout où il passera désormais, nul doute qu’à l’écouter chanter avec cette même passion qui l’anime depuis toujours, cette vérité rare qui inspire le plus profond respect, ses fans toujours plus nombreux ne pourront s’empêcher de se demander si, arrivé aujourd’hui au sommet de son art, toute la force de Pagny n’est pas tant d’avoir appris à « Savoir Aimer » qu’à se faire aimer. Beaucoup aimer…
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SAVOIR RENAÎTREou comment un artiste qu'on croyait fini revient au tout premier plan.
1993, s'amorce timidement pour Florent Pagny qui ne sait plus très bien quelle direction artistique adopter. Il garde de ses premières années de carrière un sentiment d'amertume et de désenchantement. Lui pour qui le mot amitié n'était pas déjà à employer à la légère, réalise à présent que le " métier ", qui se délecte à le déclarer fini, est beaucoup moins convivial qu'on pourrait se l'imaginer. Désormais, ses vrais amis se comptent sur les doigts d'une main.
Cette fois, l'homme qui a la réputation de transformer tout ce qu'il touche en or, accepte la proposition de Pagny. Est-ce par défi ou par amitié ? Surement un peu pour ces deux raisons à la fois, il lui concocte 3 titres qui figureront sur son prochain album, " Rester vrai " sous le pseudonyme pudique de Sam Brewski, Si tu veux m'essayer, Loin, et Est-ce que tu me suis ? S'il n'a pas le temps d'écrire d'autres titres, Goldman, qui prend à coeur d'accompagner tous les projets auxquels il participe, lui présente des musiciens chevronnés qui composeront désormais la nouvelle famille musicale de Pagny....Regonflé à bloc par cette nouvelle collaboration qui au passage, le rassure sur la conception de l'amitié, Pagny est plus profilique que jamais. Il écrit plusieurs titres qui témoignent de sa toute nouvelle maturité : Restez vrai, Rappelle toi de tes rêves, Vent d'Orient, Comme de l'eau et J'irai quand même. Dix sept chansons au total sont enregistrées. L'album sort au printemps 1994, précédé par un CD deux titres terriblement efficace et entraînant : Est-ce que tu me suis ? Le single est un vrai succés populaire, même si le Top 50 n'est plus là pour le mesurer. Le titre est trés vite suivi d'un deuxième extrait, un morceau efficace et idéalement taillé pour la scène toujour signé Goldman : Si tu veux m'essayer. Cette chanson pour laquelle un amusant clip signé Doug Nichols est tourné dans une chambre d'hôtel avec vue sur Central Park, achève d'installer la nouvelle image de Florent Pagny dans l'esprit du public : il incarne désormais le copain ou le grand frère idéal, convivial et rassurant. Ils sont des centaines de milliers à accepter de l' "essayer ". Et avec Florent, essayer c'est adopter ! Car si le Pagny nouveau n'a perdu ni son coté sauvage ni sa franchise légendaire, il semble avoir acquis une sérénité et un équilibre auxquels Azucena, la nouvelle femme de sa vie, une splendide brune aux yeux vert d'origine argentine et artiste peintre de profession, n'est sûrement pas étrangère.
Riche d'un répertoire de qualité varié, entre rock et ballade, il fait salle comble pendant 2 soir à l'olympia en Novembre 1994.En 1995, deux autres titres sont extraits de l'album qui passe le cap des trois cent mille exemplaires : l'énergique Les hommes qui doutent ainsi que Rester vrai. L'album contient d'autres extraits potentiels, comme Quand j'ai le blues, un titre surprise qui n'apparait pas au verso de la pochette et avec lequel il clôt chacun de ses concerts. Sans oublier Jamais, un étonnant duo avec Johnny Hallyday. Par discrétion, celui-ci a tenu à ce que son nom ne figure pas sur le disque. Les deux hommes se sont rencontrés sur plateau de télévision dans des circonstances assez cocasses, puisque Johnny a commencé par se moquer de la veste à carreaux du jeune chanteur. Un compliment que celui-ci lui a retourné, vite fait, bien fait, en lui faisant remarquer que les boots à bout rond comme les siennes ne se faisaient plus depuis belle lurette ! Pagny, qui voue une admiration sans borne à Johnny depuis sa plus tendre enfance, était bien loin d'imaginer la teneur de leur première conversation !
En Janvier 1996, Florent débute une série de concerts, il les démarre en enchaïnant, les uns après les autres, tous ses tubes.
Le soir de la dernière de cette série de concerts pendant lesquels, il a explosé de vitalité, Pagny se voit remettre un disque de platine pour trois cent mille exemplaires vendus de " Bienvenue chez moi ". Patrick Bruel est présent dans la salle. Il est le premier à se réjouir du triomphe de son ami de longue date. En ce mois de janvier 1996, même Libération déclare que Pagny est passé du stade " vedette disjonctée " à celui de chanteur à part entière.Le reprise de Caruso de Lucio dalla fait l'objet d'un second extrait et elle se positionne, dès sa sortie, en tête des ventes de singles, tout en continuant à " booster " les ventes de l'album. Elle bénéficie d'un magnifique clip, à la limite du mystique, signé par Philippe André. Florent y figure le crâne rasé : ce sera - pour quelques mois - son nouveau look ! L'hebdomadaire Voici est le premier à révéler que Pagny va être papa, rendant verte d'énervement la future maman, la belle Azucena :
- Elle était folle de rage après s'être fait gauler à la piscine. Je ne savais pas quoi faire. J'ai feuilleté le reste du magazine. Quand j'ai vu ce qu'ils mettent aux autres et comment ils peuvent être méchants, je lui ai dit qu'on pouvait s'estimait contents. De toute façon, je crois que je ne ferai jamais un procès à un journaliste, parce qu'avec Presse qui roule, j'ai réglé définitivement mes comptes avec une certaine presse.Le million d'albums est rapidement atteint, notamment grâce à Tue-moi. A l'issue de son concert triomphal à Bercy, Pascal Nègre, le " big boss " chez Mercury, lui remet un disque de diamant. Il en vendra au total plus d'un million cinq cent mille exemplaires et remportera le Music Award de l'album français le plus exporté.
Rien n'aura tant compté à ses yeux, en cette année 1996, pourtant extrêmement riche et bien remplie sur le plan professionnel, que la naissance de son fils Inca. Un enfant beau comme sa maman, espiègle et rieur comme son papa, et qui ne demande à apprendre d'eux à savoir aimer...
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Savoir sourire,
A une inconnue qui passe,
N'en garder aucune trace,
Sinon celle du plaisir
Savoir aimer
Sans rien attendre en retour,
Ni égard, ni grand amour,
Pas même l'espoir d'être aimé,
{Refrain:}
Mais savoir donner,
Donner sans reprendre,
Ne rien faire qu'apprendre
Apprendre à aimer,
Aimer sans attendre,
Aimer à tout prendre,
Apprendre à sourire,
Rien que pour le geste,
Sans vouloir le reste
Et apprendre à Vivre
Et s'en aller.
Savoir attendre,
Goûter à ce plein bonheur
Qu'on vous donne comme par erreur,
Tant on ne l'attendait plus.
Se voir y croire
pour tromper la peur du vide
Ancrée comme autant de rides
Qui ternissent les miroirs
{Refrain}
Savoir souffrir
En silence, sans murmure,
Ni défense ni armure
Souffrir à vouloir mourir
Et se relever
Comme on renaît de ses cendres,
Avec tant d'amour à revendre
Qu'on tire un trait sur le passé.
{Refrain}
Apprendre à rêver
A rêver pour deux,
Rien qu'en fermant les yeux,
Et savoir donner
Donner sans rature
Ni demi-mesure
Apprendre à rester.
Vouloir jusqu'au bout
Rester malgré tout,
Apprendre à aimer,
Et s'en aller,
Et s'en aller...
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D'avoir passé des nuits blanches à rêver
Ce que les contes de fées vous laissent imaginer
D'avoir perdu son enfance dans la rue
Des illusions déçues passer inaperçu
D'être tombé plus bas que la poussière
et à la terre entière
En vouloir puis se taire
D'avoir laissé jusqu'à sa dignité
Sans plus rien demander
qu'on vienne vous achever
{Refrain1:}
Et un jour une femme
dont le regard vous frôle
Vous porte sur ses épaules
Comme elle porte le monde
Et jusqu'à bout de force
Recouvre de son écorce
Vos plaies les plus profondes
Puis un jour une femme
Met sa main dans la votre
Pour vous parler d'un autre
Parce qu'elle porte le monde
Et jusqu'au bout d'elle même
Vous prouve qu'elle vous aime
Par l'amour qu'elle inonde
Jour après jour vous redonne confiance
De toute sa patience
Vous remet debout
Trouver en soi un avenir peut-être
Et surtout l'envie d'être
ce qu'elle attend de vous
{Refrain2:}
Et un jour une femme
dont le regard vous frôle
Vous porte sur ses épaules
Comme elle porte le monde
Et jusqu'à bout de force
Recouvre de son écorce
Vos plaies les plus profondes
Vos plaies les plus profondes
Et un jour une femme
Met sa main dans la votre
Pour vous parler d'un autre
Parce qu'elle porte le monde
Et jusqu'au bout d'elle même
Vous prouve qu'elle vous aime
Par l'amour qu'elle inonde
Par l'amour qu'elle inonde
Et un jour une femme
Dont le regard vous touche
Porte jusqu'à sa bouche
Le front d'un petit monde
Et jusqu'au bout de soi
Lui donne tout ce qu'elle a
Chaque pas chaque seconde
Et jusqu'au bout du monde
Jusqu'au bout du monde
Jusqu'au bout du monde
Parce qu'elle porte le monde
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