• Si tu me vois un jour astiquer mes souv'nirs
    Parce que j'verrais plus briller mon av'nir
    Si j'refais plus l'monde à chaque fois qu'je bois
    Plus l'moral d'acier dans mes gueules de bois
    Tue-moi

    Quand tu commenceras à compter les jours
    Qui séparent les fois où j'te fais l'amour
    Si tu me surprends à  fermer les fenêtres
    Parce que le bruit des gosses me monte à la tête
    Tue-moi

    Tu m'tueras si tu t'en vas
    Simplement si tu t'en vas

    Si tu m'vois avoir honte de mes anciens copains
    Si je serre les fesses plus fort que les poings
    Si j'deviens nouveau con et ancien battant
    Si j'me rêvolte plus qu'entre deux calmants
    Tue-moi

    Si un jour tu vois que je m'économise
    Si j'ai peur d'avoir froid quand je donne ma chemise
    Si tu m'admires plus parce que j'ai peur de t'perdre
    Si t'as plus pour moi que cette tendresse de merde
    Tue-moi

    Tu m'tueras si tu t'en vas
    Tout conn'ment si tu t'en vas

    Qu'est-ce qui t'prends ? ou tu vas
    Qu'est-ce qui t'prends dis
    Où tu t'en vas ?
    Où tu t'en vas dis ?
    Mais où tu t'en vas ?

    Tu m'tueras, si tu t'en vas
    Si tu t'en vas
    Oui, si tu t'en vas
    Tu m'tueras
    Si tu t'en vas

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  • Ça fait des nuits
    Que j't'aime d'amour
    Ça fait du temps
    Qu'on s'dit bonjour
    Qu'on a du mal à s'retrouver
    Qu'on a du mal à s'séparer
    Et qu'on serre fort nos deux corps
    Et qu'on se caresse les yeux
    Qu'on ait raison qu'on ait tort
    L'amour a ouvert le feu
    Et je t'aime d'amour
    Mon amour
    Je te vois toujours jolie
    Et je crève
    Du jour où l'amour
    S'en ira sans dire merci
    Et je hais déjà tes absences
    Et je hais devoir partir
    Il parait qu'c'est dans l'espérance
    Que la vie doit se construire

    Ça fait des nuits
    Que j't'aime d'amour
    Ça fait du temps qu'on s'dit bonjour
    Qu'on a du mal à s'retrouver
    Qu'on a du mal à s'séparer
    Et qu'on serre fort nos deux corps
    Et qu'on se caresse les yeux
    Qu'on ait raison qu'on ait tort
    L'amour a ouvert le feu

    C'est parti pour un tour de manège
    C'est parti pour un morceau de vie
    Souviens-toi de la neige
    La première fois qu'on s'est compris
    Le premier regard de l'amour
    Le premier coup est parti
    Il nous emmène dans des toujours
    Et nous porte dans son lit

    Et je t'aime d'amour
    Mon amour
    Je te vois toujours jolie
    Et je crève du jour où l'amour
    S'en ira sans dire merci
    Et je lève mon verre à ton corps
    Et je t'aime toujours encore
    Et je t'espère dans ce décor
    J'ai envie de toi trop fort

    Que tu me dises
    Que tu m'aimes d'amour
    Que tu me dises que t'as envie
    Envie de dire pour toujours
    Envie de dire pour la vie
    Et je hais toujours tes absences
    Et je hais devoir partir
    Dans la folie de l'espérance
    Avec toi je veux construire

    Ça fait des nuits
    Que j't'aime d'amour
    Ça fait du temps qu'on s'dit bonjour
    Qu'on a du mal à s'retrouver
    Qu'on a du mal à s'séparer
    Et qu'on serre fort nos deux corps
    Et qu'on se caresse les yeux
    Qu'on ait raison qu'on ait tort
    L'amour a ouvert le feu.

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  • SAVOIR SE REMETTRE EN QUESTION
    ou comment un chanteur  découvre les aléas de son métier
    Conscient qu'un succés comme celui de N'importe quoi fait rarement coup double, Pagny se voit rassuré dès la sortie de Laissez-nous respirer, dont il a lui-même écrit le texte et la musique, tout comme il en réalisera le clip. Le titre flirte avec les premières places du Top 50 pendant 10 semaines, entre novembre 1988 et mars 1989. Un succés moindre que le précédent, mais tout de même...
    - Avec cette chanson j'ai essayé de montrer que je n'avais pas seulement qu'une bonne tronche et une jolie voix mais qu'il y avait en moi un vrai côté rebelle, qui s'est heureusement amoindri avec les années.

    Le 29 mars 1989, à l'occasion d'un " Sacrée Soirée spéciale Claude François " on lui propose de reprendre le célébrissime "Comme d'habitude", la chanson française la plus exportée et la plus chantée à l'étranger. 
    - C'etait pour moi un retour aux sources : je l'ai toujours chantée et quand on m'a proposé de la reprendre, j'ai naturellement accepté. C'est un tel sommet dans le répertoire français.
    Ce qui etait pas prévu, en revanche, c'est que le 45 tours sorte dans le commerce. et pourtant, la surprise créée par Pagny lors de la diffusion de l'émission est telle qu'il se résout à publier un nouveau single. Sans trop d'illusion, juste pour répondre aux attentes de son public.  

    En cette année 1989, Florent à l'occasion d'apporter gracieusement sa participation à un disque enregistré en catastrophe à l'initiative de Charles Aznavour : le 45 tours Pour toi Arménie, dont les droits sont intégralement reversés à son association pour l'Arménie. Le disque se classe numéro un du Top 50 dés sa sortie, le 11 février 1989, pour y stationner pendant 10 semaines. La voix de Florent marque les esprits, tant sa voix sensible, qui ouvre majestueusement la chanson, exacerbe l'émotion dont elle est porteuse. Il faut dire qussi qu'il est relayé, dès les premières notes, par la voix grave et enfantine de l'autre star montante del'année : Vanessa Paradis. Or, ce n'est un secret pour personne : Vanessa et Florent filent le parfait amour et ils incarnent aux yeux de la jeunesse une sorte de couple idéal, beau, jeune, libre et insolent, comme ont pu l'être dans les années soixante Johnny Hallyday et Sylvie Vartan ou Jacques Dutronc et Françoise Hardi. Les deux tourtereaux sortent beaucoup et se fichent royalement des commentaires de la presse " people " qui ironise sur leur différence d'âge : elle n'a que 16 ans, lui en affiche déjà 28, même s'il peut se vanter d'avoir conservé une allure adolescente...
    Une victoire de la révélation masculine pour Florent en 1989, très vite suivie par une Victoire de la chanteuse pour Vanessa en 1990 et par un César du meilleur espoir pour Noce blanche, le film de Jean-Claude brisseau, viendront clouer le bec aux mauvaises langues et aux bookmakers de bas étage.
    1990, voit enfin la réalisation d'un projet très cher au coeur de Florent : la sortie fin mars de son premier album, " Merci "
    Conscient d'en avoir souvent fait voir de toutes les couleurs à ses cher parents et de ne pas leur avoir apporté toute l'attention qu'il méritaient, il s'accorde une séance de rattrapage en ouvrant l'album avec " Merci " une chanson qui lui donne son titre et qui est très dédiée :

    Six novembre dix neuf cent soixante et un
    Maternité, des berceaux, midi moins vingt
    T'arrives sur cette terre
    Tu n'y vois pas bien clair
    Ils viennent de te donner la vie
    Merci, à tous les deux.

    Dés lors il ne manque pas une occasion de les chouchouter, n'hésitant pas à les présenter dans des émissions télé, ou encore à poser avec eux dans la presse.

    C'est néanmoins J'te jure, un titre plus rock et énergique qui est retenu comme premier extrait. Sa promotion est accompagnée d'un clip réalisé, comme les précédents, par Florent lui-même et enregistré dans des conditions de " live ". Aprés une entrée timide en quarante-troisième place du Top 50 en avril, il finit par ce hisser à la seizième place en juin.
    Ce 45 tours est rapidement remplacé par un nouvel extrait,
    Ca fait des nuits, cinquantième au Top 50 en août, il n'ira pas plus haut que la dix-septième place en octobre.
    Un troisième extrait fera davantage de bruit : Presse qui roule. Le refrain, on ne peut plus direct, s'adresse à une certaine presse à laquelle il reproche d'avoir un peu trop fouiné dans sa vie privée.
    Le titre oscille entre la quarante-neuvième et la vingtième place au Top 50 en janvier-février 1991, permettant aux ventes de l'album de progresser régulièrement ( au point de faire un disque d'or avec cent mille exemplaires vendus ), il attire à Pagny les foudres de l'ensemble des journalistes qui prennent pour leur compte cette homme très ingrat à l'egard de ceux qui l'ont propulsé sur le podium de la gloire, la presse dans sa quasi-totalité opte purement et simplement pour le boycott.
    Pourtant le dernier couplet prend bien soin de préciser, avec cette même naïveté, le type de média auquel la chanson est destinée.

    Presse qui roule
    Pas vraiment cool
    Presse qui roule
    Me casse les couilles....

    A vous madame la presse
    Ne vous méprenez pas
    Cette chanson s'adresse
    A la famille des rats
    Excusez  maladresses
    Mais je leur dois bien ça

    Restropectivement, Pagny ne regrette pas d'avoir enregistré le titre qui, de son point de vue, a donné du caractère à son personnage, trop inconsistant et trop lisse à son goût.
    " Réaliste ", l'album qui suit, sort en été 1992. Encore largement biographique, il en a signé la plupart des chansons, avec cette fois une participation de Franck Langolff, qui co-signe avec Françis Basset, son complice de toujours, le premier morceau : Tue-moi. ( Présent toutl'été et tout l'automne 1992 au Top 50) Jusqu'ici on avait jamais entendu Pagny chanter avec tant de profondeur et de sensualité. Il faut avouer qu'il bénéficie d'un texte sensuel et violent à la fois, d'une exceptionnelle densité. La sortie du single est accompagné d'un trés joli clip signé Serge Godet. Les couleurs et les décors ensoleillés de celui-ci rappellent étrangement ceux du dernier film de Florent, La fille des collines, réalisé par Robin Davis, ou il avait comme partenaire Nathalie Cardone.

     

    De Vanessa Paradis, il en est encore beaucoup question sur l'album " Réaliste". Ils viennent de se séparer et les textes que lui inspire la fin de cette histoire en ressortent plus sombres et introspectifs que d'habitude. Comme par exemple les paroles de Bien sûr qu'il n'y a rien à dire, un titre très explicite qui clôs l'album :
    Bien sûr qu'il n'y a rien à dire
    Fais bon voyage
    Et sois fière d'être dans ta peau
    Nous deux, c'est toujours beau
    Oublie les histoires qu'on raconte dans mon dos.

    Pour autant, Vanessa et lui sont restés les meilleurs amis du monde et on peut encore les croiser ensemble à diverses occasions.
    Le morceau suivant dévoile un Florent Pagny, capable d'aborder un registre nouveau pour lui, le gospel Qu'est-ce qu'on a fait ?
    Florent fait forte impression, entouré d'une chorale à chacune de ses apparitions télévisées. Il est désormais, sobrement habillé de noir et blanc. Le titre ne fait qu'une courte apparition au Top 50 à la quarante-sixème place. Il décide alors d'interrompre la promotion de l'album qui contient encore plusieurs extraits potentiels, comme Paupière mi-closes, un duo avec Vikto Lazlo, ou le très sombre Ma vie de mort.

    - J"ai arrêté l'exploitation. J'y ai exorcisais trop de choses douloureuses appartenant au passé. Je pourrais mieux le défendre aujourd'hui. Effectivement, la séparation n'a pas été facile à vivre, mais c'était qu'un dixième de ce qui l'a entourée. J'ai remis en question tout ce que je vivais, mon environnement, mes amis et même ma famille, avec laquelle j'ai dû rétablir des liens. les gens, en revanche, résumaient à Vanessa, cette nouvelle situation sociale.
    Quand aux amis, à tous ceux qui subsistaient à ses crochets, depuis ses débuts, alors que Florent vivait en communauté dans une maison à Nogent-sur-Marne, ils se sont purement et simplement volatilisés :
    - Ils sont tous partis en même temps ! Tous les amis de Vanessa étaient d'abord mes amis et le jour où on s'est séparés, ils sont tous partis avec elle !
    En ce début d'année 1993, Florent se remet totalement en question et on entend peu parler de lui. Il a pris de la distance par rapport à son métier et il sait qu'il doit envisager un nouveau départ, tant sur le plan artistique que dans sa vie personnel. Il reste toutefois confiant, car, dans le passé, il a prouvé qu'il pouvait faire preuve de ressort dans des situations bien plus difficiles. Il ne manque qu'une étincelle, une rencontre, pour " faire repartir la machine " comme il le dit lui même avec son autodérision habituelle : il ne lui manque en quelques sorte que quelqu'un pour lui apprendre à savoir renaître...

     


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  • SAVOIR GRANDIR
    ou comment un petit Bourguignon se métamorphose
    en parfait titi parisien

    " La Biographie de Florent Pagny est tiré du livre FLORENT PAGNY de Eric Chemouny "
    édition HORS COLLECTION

    Site internet officiel : http://www.florentpagny.org/

    Florent Pagny
    Né le 6 novembre 1961
    A Chalon-sur Saône
    1961, à l'aube d'une dècennie pleine de promesses, de nouvelles idoles surnommées les " yé-yés " clament leur foi en l'avenir à coup de refrains lègers et insouciants. Le petit Florent Pagny, qui vient de voir le jour en ce 6 novembre, dans une maternité de Chalon-sur-Saône, ne sait pas encore que trente ans plus tard, il côtoiera de très très près ces stars en herbe.
    Pour l'heure, il se contente de gazouiller, sous l'oeil admiratif et bienveillant de son heureuse maman, la blonde Odile.
    Jean Pagny, artisan menuisier de son métier, n'est pas mécontent non plus de voir arriver, dans le clan Pagny, un petit garçon aux yeux bruns et rieurs, qui babille déjà plus fort que les autres. C'est entouré de toute leur affection qu'il va grandir jusqu'à l'âge de dix ans dans une Bourgogne paisible, avec son frère frédéric, et ses deux soeurs, Marie-Pierre et Marie-Pascale, tous trois aussi turbulent que lui...
    Maman Pagny, secrétaire de profession, aurait presque tendance à le couver. Elle lui chante les chansons à succès de l'époque, ainsi que des airs d'opérette, dont elle est très friande. Il faut préciser que le rêve secret d'Odile est de vocaliser en professionnelle sur les grands airs d'opéra.
    - Ma mère aurait aimé être chanteuse. Elle a une très belle voix. A vingt ans, elle a voulu monter à Paris, mais à l'époque, pour une fille, cela pouvait mal tourner... Elle a fait une sorte de transfert sur moi, explique Florent.
    - Il n'y a pas de secret : mes grands-parents en Bourgogne créaient déjà des comédies musicales dont ma grand-mère écrivait le scénario en caricaturant tous les gens du village....

    1972, les Pagny déménagent pour s'installer à Bonneville. Les premiers contacts avec ce nouveau monde ne sont pas évidents pour le jeune Florent, malgrés son caractère plutôt sociable et enjoué :
    - J'avais onze ans quand nous avons atterri en Haute-Savoie. En fin de compte, c'est assez dur de se retrouver dans un bled où tu n'es pas né. Il y a comme une sorte de ségrégation entre les mômes. Les copains que j'ai pu avoir étaient tous des dérangés comme moi. Nous etions la petite bande des " immigrés " de Bonneville : on faisait les 400 coups......
    Il occupe l'essentiel de son temps libre à répéter au sein d'un groupe de majorettes municipales ! Pour un voyou, on peut faire pire...
    - Avec les majorettes, nous défilons à l'occasion des fêtes du village. Je portais un chapeau rouge, c'était pas triste. Il se trouvait toujours là un micro et une estrade, alors je montais pour pousser la chansonnette, à chanter des chansons de Luis Mariano, de Sardou et de Lenorman avec un timbre de voix très particulier pour un enfant... J'étais une curiosité : un enfant de onze ans chantant du Luis Mariano, t'imagines !

    En revanche, avec les filles auxquelles il s'intéresse déjà de très près ( trop d'ailleurs, au goût de certaines...), il ne rencontre pas toujours le même succès. Même si la première fois, la chance lui fait plutôt de l'oeil :
    - J'avais onze ans - on n'est pas trop romantique à cet âge là - elle était plus vieille que moi... c'était une fille de la classe au-dessus. T'as onze ans, tu penses même pas à celles qui sont dans ta classe, alors une " grande " ! C'était un flirt poussé, on n'a pas été à l'acte.
    Avec les suivantes, il lui arrive de se montrer plus direct et agressif, au point de "faire une frite au cul", selon sa propre expression, de celles qui lui font de l'effet, ce qu'elles ne prennent pas toutes avec humour....
    1976, Florent à quinze ans et déja ce regard franc, ce sourire sympathique et émaillé de dents écartées que l'ont appelle les " dents de la chance ". Ce même signe particulier qui, avant lui aura porté bonheur à Sylvie Vartan ou à Laurent Voulzy. Si chance il y a sur son chemin, une chose est sûre : ce n'est pas à Bonneville qu'elle lui fera pied ! Il en est bien conscient et , malgré ses dehors de gros paresseux, l'animal n'est pas du genre à perdre son temp. Cette fois, et ayant rapidement fait le tour de toutes ses - maigres - capacités scolaires, il est bien décidé à monter à Paris.
    - Quand j'ai quitté mes parents, je l'ai fait en parfait accord avec eux. Nous étions quatre enfants, avec tout ce que cela implique comme difficultés pour gérer l'éducation de tous. Je n'ai jamais fugué ou été un enfant rebelle. J'avais les idées claires sur ce que je voulais faire. Ils ont su m'écouter et me comprendre.

    Florent ne débarque pas à Paris dans de meilleurs conditions matérielles, puisqu'il est d'abord envoyé à l'Armée du salut. Aprés deux mois de galère dans une ville trop grange et trop annonyme pour lui, il craque et rentre illico chez papa-maman. Un gros calin par maman et des petites recommandations de papa, et revoilà notre futur Parigot regonflé à bloc pour affronté la capitale....
    _ Je me suis dit que c'était une belle carte de liberté. je voulais la jouer. je me suis accroché. Et je le dis à tous les jeunes : apprenez à choisir vos amis. Moi, c'est ce qui m'a permis de ne pas me tromper.
    An registre de ses nombreux petits boulots, Florent peut se vanter d'avoir été commis de restaurant, barman et même courtier. Mais rien ne l'aura autant enrichi et responsabilisé que... le baby-sitting. Hébergé pendant un an par un jeune couple qui lui voue une confiance sans limite, il se voit confier la garde de deux petites filles : l'une de six mois, l'autre de deux ans.
    1980, Florent est barman au Broad, une boîte de nuit branchée, située rue de la Ferronnerie, dans le quartier des Halles à Paris.
    C'est un haut lieu gay nocturne qui voit défiler toutes sortes de créatures de tous les sexes, mais aussi de nombreuses personnalités de la mode et du show-business. Au passage, cette expérience est aussi pour Florent l'occasion de vérifier que son affaire, c'est belle et bien les filles.
    - Pourtant je suis très " pédé " dans mes relations de copains, mes pôtes, je les embarque dans tous mes plans, pour moi, c'est une vrai homosexualité. Côté physique, en revanche, impossible pour moi de passer le cap.
    Un soir, il est abordé derrière son comptoir par Dominique Besnéhard, directeur de casting déjà trés en vogue.
    - Il a débarqué pour faire son casting à la sauvage, comme il en avait l'habitude.C'était un peu la mode à l'époque de recruter des acteurs dans la rue. Il m'a demandé si je connaissais parmis les clients un p'tit gars ayant du tempérament et capable de faire des essais. Il m'a raconté l'histoire de Diva que devait tourner jean-Jacques Beineix. J'ai répondu : " ben, et moi ? J'suis pas un p'tit gars avec du tempérament ? Il est vrai que j'avais un look qui allait de pair avec la boîte. et qu'il n'était pas évident de déceler en moi quelqu'un pouvant entrer dans le rôle du petit facteur.
    N'étant pas du genre à se laisser désourager, Florent pousse plus loin cette conversation de comptoir :
    - Et je commence à le baratiner, à lui prendre la tête...Puis il me dit due le personnage masculin dont il a besoin est fou d'opéra. Je lui réponds : " C'est marrant, moi je chante de l'opéra. " Et là, il se produit un déclic, il me voit autrement. Enfin ! Il me donne un rendez-vous et je débarque aux auditions pour Diva.
    Malheureusement pour lui, il ne sagit que d'un faux départ.
    - J'ai vraiment failli faire ce film, mais au dernier moment Beineix a flippé à l'idée de prendre un mec qui n'avait jamais mis les pieds sur un plateau. Il a retenu Frédéric Andreï qui venait de famille du cinéma et qui lui a démontré qu'il avait des attaches techniques. Cela a rassuré Beineix.
    Ce malentendu qu'il considère sur le moment comme une profonde injustice, lui apprendra dans l'avenir à savoir se battre...

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  • SAVOIR SE BATTRE
    ou comment un apprenti comédien est élu :
    petit prince du top 50.
    Alors que la pensée positive, aurait pu conduire Florent à accepter les choses avec philosophie et à savoir tirer les effets bénéfiques d'une telle situation, il réagit plutôt violemment à sa mésaventure avec Jean-Jacques Beineix. Ce rôle du petit facteur, c'était  " son rôle " ; le film racontait " sa vie ". De cet épisode désagréable, il perle encore aujourd'hui avec son franc-parler caractéristique et une incroyable véhémence, tant l'impression d'avoir été trahi est encore présente dans sa mémoire.
    - J'avais la rage ! j'étais révolté, car c'était profondément injuste. Le jour où j'ai appris que je ne ferais pas Diva, je suis allé pousser la porte de tous ceux avec lesquels j'avais des pistes pour faire des figurations.
    Sa détermination finit par payer, puisqu'il est ainsi rapidement retenu par Claude Zidi pour une première figuration dans " L'inspecteur la bavure ". Il sagit d'un tout petit rôle, mais qui lui donne la réplique à Coluche. Pas mal pour un débutant non ? De ce film qui rencontre un large succès populaire, Florent garde un souvenir de tournage mémorable :
    - J'étais à table à côté de Coluche. On venait de lui offrir deux pistolets. Initialement je n'avais rien à dire. Anconina, lui, devait lui envoyer " Nous avons des moyens de vous faire parler ! " Mais cette phrase le faisait flipper, et il m'a demandé : " tu veux pas le dire toi ? " J'ai répondu : " OK, donne ! ça m'amuse plutôt ! " Voilà mon premier rôle.
    Faire les choses le plus sérieusement du monde, sans se prendre au serieux : telle pourrait être la ligne de conduite de Pagny, dans son metier comme dans la vie. Une qualité qui n'aura pas échappé à Dominique Besnéhard qui lui déniche un agent, Marceline Lenoir. Celle-ci, consciente de l'extraordinaire potentiel cinématographique de son jeune poulain, ne tarde pas à lui décrocher quantité de rôles dans la plupart des films français à gros budget de ces années 80 et auprès des plus importants réalisateurs du moment, pour des prestations allant de la simple figuration au véritable premier rôle.
    On peut aujourd'hui reconnaître dans de nombreux films son accent gouailleur et sa " bonne gueule " de petit voyou sympathique :
    L'honneur d'un capitaine de Pierre Schoendoerffer, L'as des As de Gérard Oury avec " notre bebel national " , Effraction de Daniel Duval ou Les Fauves de Jean-Louis Daniel, dans Fort Saganne d' Alain Corneau, il campe un jeune officier de Saint-Cyr et le petit frère de Gerard Depardieu aux côtés de Catherine Deneuve. Dans La Balance de Bob Swaim, avec Philippe Léotard et Nathalie Baye, il incarne un jeune flic, alors que dans Les Keufs de Josiane Balasko, il prête sa degaine à un jeune maquereau, ni vraiment salaud, ni vraiment impressionnant, affublé de sucroît d'un bras dans le plâtre qui l'empeche de rouler des mécaniques, comme on est supposé le faire dans la profession... Il fait une courte apparition dans La femme de ma vie de Regis Wargnier , avec Christophe malavoy et Jane Birkin, c'est le film qui révèle une certaine Elsa Lunghini, elle aussi actrice-chanteuse, que Florent ne vas pas tarder à rencontrer au Top 50 !
    Le réalisateur Michel Gérard, lui propose de s'impliquer plus en amont dans un de ses projets cinématographiques, le film Blessure.
    - Quelques années plus tard, Michel est venu me trouver. Il voulait produire un film avec Jacques Penot. Nous devions jouer nos personnages. Pour un mec de 22 ans, c'était génial ! Au bout de 2 mois, Penot a eu peur. Il s'est desisté sous l'influence de tout ceux qui ont essayé de nous dissuader de travailler avec Michel. Moi je leur répondais : "  Vous êtes des cons ! On a tout à apprendre à notre âge ! Qui peut savoir quel sera le resultat ? " Je suis allé au bout. J'y ai fait tourner Patricia Millardet, ma femme de l'époque, tous mes potes, mon père, ma mère....
    On s'amuse à reconnaître, en comédien d'un jour, Odile et Jean dans leurs propres rôles, ce dernier s'autorisant même une virée à moto avec son fiston ! Mais surtout, ce film est l'occasion pour Florent d'enregistrer un premier disque, devenu aujourd'hui une pièce  rarissime.
    - J'ai fait la musique du film en me faisant aider de Boris Bergman ( parolier des premier tubes de Bashung ) qui joue aussi dans le film. J'ai produit moi-même ce premier 45 tours, " Boomerang ". Selon moi, ce type de musique correspondait au film, mais je ne voulais pas que la chanson existe au-delà, car ce n'etait pas ce que je voulais faire musicalement. Je me suis donc opposé à sa réédition.
    En revanche, le film Blessure sort bel et bien sur les écrans, annoncé par un slogan qui prête aujourd'hui à sourire :   " il ne se laisseront pas détruire..."
    Le film ne fait pas long feu dans les salles obscures, tant il est précédé d'une critique désastreuse, comme Florent s'en souvient encore :
    - On s'est fait descendre par la critique qui nous reprochait des dialogues soi-disant branchés.
    Florent aura longtemps l'honnêteté de reconnaître qu'il a commencé le cinéma simplement en se disant que c'était l'opportunité d'ajouter une corde à son arc, de commencer à gagner de l'argent, pour enfin vivre librement et voyager.
    Les voyages... Voilà avec les grosses motos et les belles bagnoles, une passion qui suffit à elle seule, à faire décoller l'imagination très fertile du jeune comédien, épris de grands espaces et qui, sans rouler sur l'or, commence à se sentir plus à l'aise financièrement :
    - En fait, le seul plaisir que j'ai vraiment découvert, ce sont les voyages : j'en ai fait beaucoup depuis trois ou quatre ans. A une époque, dés que commencaient les problêmes avec ma femme, je me sauvais. La première fois, je suis parti sur une île, à Porquerolles. Finalement on s'est séparés définitivement, et maintenant, à chaque fois que je me casse, je me fais une île : Margarita au Venezuela, Itaparika au Brésil...
    Lorsqu'il n'est pas en voyage, Pagny tourne encore et toujours, surtout pour la télévision. Non récupérable de Franck Apprederis, L'Ennemi Public 2, d'Edourd Niermans, L'Embranchement de Gérard Olivier, Un père anonyme de Daniel Moosman, Le Loufiat de Michel Boisrond, Jo et Milou de Josée Dayan, Mariage Blues de Patrick Jamain, mais surtout Le Coucou qui lui vaut le prix d'interprétation au festival de télévision  de Reims ou encore Fou comme l'oiseau de Fabrise Cazeneuve.
    - J'avais tourné dans une trentaine de téléfilms, sans que personne ne le sache. Il n'y avait pas toute cette synergie autour des téléfilms à l'épooque...J'en suis arrivé à me dire : " Pagny faut que tu bouges maintenant ! "
    - J'ai passé deux mois sur un piano à mélanger les quatre accords que je connaissais. J'ai écrit une mélodie qui me semblait tenir la route et je suis allé trouver Gérard Louvin, mon producteur musical.
    Emballé par la force de la mélodie qui lui est proposée, Louvin le met en contact avec divers auteurs en vogue, mais aucun ne comble les hautes exigences artistiques du futur chanteur. Celui-ci finit par écrire lui même le texte de N'inporte quoi. " En une nuit " se plaît-il àpréciser, non sans une pointe de fierté.
    A la sortie du 45 tours fin 1987, et surtout dès ses premières apparitions télévisées, le succées est immédiat auprés de toutes ses générations.Ses faux airs de James Dean des années quatre-vingt séduisent ceux qui, parmis les plus jeunes, voient en lui un héros révolté dont le franc parler tranche avec la langue de bois des autres chanteurs de sa génération. Notamment Daniel Balavoine, dont la disparition en Janvier 1986 à laissé un vide immense dans le coeur de ses admirateurs.
    Le disque connait un succés commercial retentissant, puisqu'il est classé au Top 50 pendant 26 semaines, dont 14 semaines à la première place. Le clip, largement diffusé sur le petit écran, a été réalisé par Florent lui-même, on peux y voir son frère Frédéric jouer du tambour sur la piste du cirque d'Hiver, à Paris : une salle magique au décor baroque, qu'il considère aujourd'hui comme un lieu porte bonheur.
    Comme un prolongement au thème de son tube, il fait alors de la lutte contre la droque son message lancé aux jeunes, dont certain commencent à deviner en lui un modèle de reussite :
    - La drogue, j'ai tout essayé et je vous dis que c'est totalement nul. Avec certaine drogues dures, on se croit le plus fort du monde. On fait n'importe quoi. J'ai vu un copain sous l'effet de la cocaïne, soulever un table et taper sur des gens pour une broutille. Non jamais ça ! plus vous prenez de la drogue, plus le corps s'habitue. Et plus vous augmentez les doses. En deux ans vous devenez des serpières...
    Voilà un discours qui rassure quelque peu les parents, effrayés par un fléau qui commence à réellement inquiéter la France, toutes classes sociales confondues. En revanche quand il s'agit de parler de drogues douces, Florent est tout aussi franc et direct :
    - Il faut qu'on arrête de nous casser les couilles ! On n'est pas des alcoolos. Moi l'alcool, ça me rend fou et agressif. Ca me fait gerber, quoi ! Tu peux conduire en ayant fumé un joint, mais tu peux pas conduire bourré. A 160km/h, quand t'es bourré, tu as l'impression de rouler à 80 et surtout que rien ne peut se passer. tu te croit immortel. Aves plusieurs " pet's " dans la gueule, si tu roules à 80, tu as l'impression d'être ) 160. Tu flippes, tu fait attention. Si tu t'endors au volant, ça, c'est l'héroïne.
    Son deuxième 45 tours, Laissez nous respirer, constituera un veritable test de popularité qui l'obligera à savoir se remettre en question....



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